Edith Boissonnas, Henri Michaux & Jean Paulhan | Mescaline 55
Quelle drogue prendre pour rendre l'écriture facile ?
Henri Michaux à Jean Paulhan, 24 août 1956
Le dimanche 2 janvier 1955, la poétesse suisse Edith Boissonnas retrouve son ami et éditeur Jean Paulhan devant le 16, rue Séguier, où vit Henri Michaux. Dans la poche de Paulhan, des ampoules de mescaline, hallucinogène que lui a procuré le neuropsychiatre Julian de Ajuriaguerra.
Après cette journée inaugurale, l'expérimentation sera renouvelée deux fois, les 3 et 9 janvier. Dans les notes (inédites) de son Journal pour moi seule, Boissonnas rend compte de ces expérimentations dont Michaux résumera la déception : « J.P. en cinq mots dit notre pensée à tous. "On n'en sort pas fier". Des trois que nous étions, aucun n'avait donc pris cela avec révérence, mais plutôt comme un tour de prestidigitateur. »
Ces journées de janvier 1955 vont pourtant être la source d'une constellation d'écrits, ici réunis par ordre chronologique : échanges épistolaires, proses descriptives, notes cliniques, micro-récits fictionnels, fragments d'essais et poèmes documentaires.
Chacun s'acquittera également d'un texte abouti : Boissonnas publie « Mescaline » (1955), Paulhan écrit « Petit rapport sur une expérience » (1955) et Michaux livre Misérable miracle (1956), premier volume de son œuvre consacrée aux drogues, comptant encore quatre ouvrages et une centaine de dessins.
«Après une dose faible de mescaline (le 2 janvier 1955) chez Henri Michaux (avec Jean P.) je n’éprouvai rien. Visiblement J. et H.M. étaient dans une sorte d’ivresse, agréable chez J., cruelle disait M. (j’ai été blessé dira-t-il plus tard).» Edith Boissonnas, Journal pour moi seule, 11 janvier 1955
«C’était par-dessus tout la joie de comprendre. Il me semblait avoir trouvé un principe d’explication universel, d’où découlât l’immense variété des événements du monde.» Jean Paulhan, Petit rapport sur une expérience, février 1955.
Édition établie, annotée et préfacée par Muriel Pic (collaboratrice scientifique du Fonds national suisse à l’université de Neuchâtel), avec la participation de Simon Miaz (assistant de recherche à l’université de Neuchâtel). Muriel Pic a déjà préfacé et établi l’édition des Lettres 1925-1961 de Pierre Jean Jouve à Jean Paulhan, paru aux éditions Claire Paulhan en 2006.
Précisions
Collection « Tiré-à-part ».
47 documents (lettres, journaux intimes, poèmes, textes) et 2 annexes.
52 illustrations en quadrichromie.
Bibliographie. Index des personnes citées. Table des illustrations.
Tirage : 1000 ex., imprimée par l'imprimerie Renon (Ruelle-Sur-Touvre) sur papier Symbol Tatami Ivory 115 gr. (Fedrigoni), sous couverture rempliée Fuegomatt Imperial Purple 300 gr. (Papyrus).
Parution : 5 juin 2014.
Format : 12 x 17 cm. 288 pages.
Prix de vente public: 33 euros.
Isbn : 978-2-912222-49-7.
Jean Paulhan en 1954, photographie de Thérèse Le Prat.
Edith Boissonnas en 1954, photographie de Thérèse Le Prat.
Henri Michaux en 1964, photographie de Gisèle Freund (© Fonds G. Freund/MCC/IMEC")
Quelle drogue prendre pour rendre l'écriture facile ?
Henri Michaux à Jean Paulhan, 24 août 1956
Le dimanche 2 janvier 1955, la poétesse suisse Edith Boissonnas retrouve son ami et éditeur Jean Paulhan devant le 16, rue Séguier, où vit Henri Michaux. Dans la poche de Paulhan, des ampoules de mescaline, hallucinogène que lui a procuré le neuropsychiatre Julian de Ajuriaguerra.
Après cette journée inaugurale, l'expérimentation sera renouvelée deux fois, les 3 et 9 janvier. Dans les notes (inédites) de son Journal pour moi seule, Boissonnas rend compte de ces expérimentations dont Michaux résumera la déception : « J.P. en cinq mots dit notre pensée à tous. "On n'en sort pas fier". Des trois que nous étions, aucun n'avait donc pris cela avec révérence, mais plutôt comme un tour de prestidigitateur. »
Ces journées de janvier 1955 vont pourtant être la source d'une constellation d'écrits, ici réunis par ordre chronologique : échanges épistolaires, proses descriptives, notes cliniques, micro-récits fictionnels, fragments d'essais et poèmes documentaires.
Chacun s'acquittera également d'un texte abouti : Boissonnas publie « Mescaline » (1955), Paulhan écrit « Petit rapport sur une expérience » (1955) et Michaux livre Misérable miracle (1956), premier volume de son œuvre consacrée aux drogues, comptant encore quatre ouvrages et une centaine de dessins.
«Après une dose faible de mescaline (le 2 janvier 1955) chez Henri Michaux (avec Jean P.) je n’éprouvai rien. Visiblement J. et H.M. étaient dans une sorte d’ivresse, agréable chez J., cruelle disait M. (j’ai été blessé dira-t-il plus tard).» Edith Boissonnas, Journal pour moi seule, 11 janvier 1955
«C’était par-dessus tout la joie de comprendre. Il me semblait avoir trouvé un principe d’explication universel, d’où découlât l’immense variété des événements du monde.» Jean Paulhan, Petit rapport sur une expérience, février 1955.
Édition établie, annotée et préfacée par Muriel Pic (collaboratrice scientifique du Fonds national suisse à l’université de Neuchâtel), avec la participation de Simon Miaz (assistant de recherche à l’université de Neuchâtel). Muriel Pic a déjà préfacé et établi l’édition des Lettres 1925-1961 de Pierre Jean Jouve à Jean Paulhan, paru aux éditions Claire Paulhan en 2006.
Précisions
Collection « Tiré-à-part ».
47 documents (lettres, journaux intimes, poèmes, textes) et 2 annexes.
52 illustrations en quadrichromie.
Bibliographie. Index des personnes citées. Table des illustrations.
Tirage : 1000 ex., imprimée par l'imprimerie Renon (Ruelle-Sur-Touvre) sur papier Symbol Tatami Ivory 115 gr. (Fedrigoni), sous couverture rempliée Fuegomatt Imperial Purple 300 gr. (Papyrus).
Parution : 5 juin 2014.
Format : 12 x 17 cm. 288 pages.
Prix de vente public: 33 euros.
Isbn : 978-2-912222-49-7.
Jean Paulhan en 1954, photographie de Thérèse Le Prat.
Edith Boissonnas en 1954, photographie de Thérèse Le Prat.
Henri Michaux en 1964, photographie de Gisèle Freund (© Fonds G. Freund/MCC/IMEC")
Quelle drogue prendre pour rendre l'écriture facile ?
Henri Michaux à Jean Paulhan, 24 août 1956
Le dimanche 2 janvier 1955, la poétesse suisse Edith Boissonnas retrouve son ami et éditeur Jean Paulhan devant le 16, rue Séguier, où vit Henri Michaux. Dans la poche de Paulhan, des ampoules de mescaline, hallucinogène que lui a procuré le neuropsychiatre Julian de Ajuriaguerra.
Après cette journée inaugurale, l'expérimentation sera renouvelée deux fois, les 3 et 9 janvier. Dans les notes (inédites) de son Journal pour moi seule, Boissonnas rend compte de ces expérimentations dont Michaux résumera la déception : « J.P. en cinq mots dit notre pensée à tous. "On n'en sort pas fier". Des trois que nous étions, aucun n'avait donc pris cela avec révérence, mais plutôt comme un tour de prestidigitateur. »
Ces journées de janvier 1955 vont pourtant être la source d'une constellation d'écrits, ici réunis par ordre chronologique : échanges épistolaires, proses descriptives, notes cliniques, micro-récits fictionnels, fragments d'essais et poèmes documentaires.
Chacun s'acquittera également d'un texte abouti : Boissonnas publie « Mescaline » (1955), Paulhan écrit « Petit rapport sur une expérience » (1955) et Michaux livre Misérable miracle (1956), premier volume de son œuvre consacrée aux drogues, comptant encore quatre ouvrages et une centaine de dessins.
«Après une dose faible de mescaline (le 2 janvier 1955) chez Henri Michaux (avec Jean P.) je n’éprouvai rien. Visiblement J. et H.M. étaient dans une sorte d’ivresse, agréable chez J., cruelle disait M. (j’ai été blessé dira-t-il plus tard).» Edith Boissonnas, Journal pour moi seule, 11 janvier 1955
«C’était par-dessus tout la joie de comprendre. Il me semblait avoir trouvé un principe d’explication universel, d’où découlât l’immense variété des événements du monde.» Jean Paulhan, Petit rapport sur une expérience, février 1955.
Édition établie, annotée et préfacée par Muriel Pic (collaboratrice scientifique du Fonds national suisse à l’université de Neuchâtel), avec la participation de Simon Miaz (assistant de recherche à l’université de Neuchâtel). Muriel Pic a déjà préfacé et établi l’édition des Lettres 1925-1961 de Pierre Jean Jouve à Jean Paulhan, paru aux éditions Claire Paulhan en 2006.
Précisions
Collection « Tiré-à-part ».
47 documents (lettres, journaux intimes, poèmes, textes) et 2 annexes.
52 illustrations en quadrichromie.
Bibliographie. Index des personnes citées. Table des illustrations.
Tirage : 1000 ex., imprimée par l'imprimerie Renon (Ruelle-Sur-Touvre) sur papier Symbol Tatami Ivory 115 gr. (Fedrigoni), sous couverture rempliée Fuegomatt Imperial Purple 300 gr. (Papyrus).
Parution : 5 juin 2014.
Format : 12 x 17 cm. 288 pages.
Prix de vente public: 33 euros.
Isbn : 978-2-912222-49-7.
Jean Paulhan en 1954, photographie de Thérèse Le Prat.
Edith Boissonnas en 1954, photographie de Thérèse Le Prat.
Henri Michaux en 1964, photographie de Gisèle Freund (© Fonds G. Freund/MCC/IMEC")