Jacques Copeau | Journal 1901-1948 (tome 1 + 2)
Tome 1 : Journal 1901-1915
Dans la première partie du Journal de Jacques Copeau (1879-1949), ce fils d’un marchand de boucles et agrafes du faubourg Saint-Denis, encore mal dégagé de son enfance, purgeant sa jeunesse solitaire, s’engage avec passion dans la vie à la recherche de ce qui lui fait défaut : un « milieu » et une « culture ».
Après la mort de son père, il se dresse contre une famille stérilisée par sa « débilitante mère » et choisit de vivre, dès l’âge de vingt-trois ans, avec Agnès, une jeune Danoise dont il aura bien vite un, deux, puis trois enfants.
Introduit dans le monde du théâtre par Georges de Porto-Riche, il se met à fréquenter, avec une intense curiosité et une « lucidité excessive », les foyers, les générales, les auteurs et les actrices ; il travaille alors le jour dans une galerie d’art et rédige le soir, après le spectacle, des critiques dramatiques et des pièces de théâtre.
Peu de temps après avoir lu Les Nourritures terrestres, Jacques Copeau fait, en avril 1903, la connaissance d’André Gide, son aîné de dix ans : « Nos angoisses s’accordent et nos intelligences communient », constate-t-il d’emblée.
De nombreux séjours à Cuverville, des voyages à Londres, à Jersey, en Espagne, renforcent leur «salutaire» amitié d’avant-guerre. Et Gide, en 1905, évoquant son ami qui vient de lui lire des pages de ce Journal, écrit : « Tout, en lui, gagne à être connu, expliqué, ne fût-ce que par lui-même. »
La création de La Nouvelle Revue Française en 1908 avec Gide, Drouin, Schlumberger, Ruyters, Ghéon, le succès de son adaptation des Frères Karamazov en 1911, la fondation du théâtre du Vieux Colombier en 1913, achèvent de révéler la « fermeté intellectuelle » de Copeau.
Les écrivains de sa génération tiennent alors pour leur futur pair cet esprit clairvoyant, sensuel, « inconstant par profusion », que l’on découvre à l’œuvre ici. Mais Jacques Copeau est d’abord tout entier attaché à révolutionner l’art dramatique et la mise en scène, en ralliant à son combat moral et esthétique des acteurs comme Louis Jouvet, Charles Dullin, Valentine Tessier…
Arrive la Grande Guerre qui casse son élan : c’est le temps de la mort de Péguy et d’Alain-Fournier, le temps de la réorganisation des valeurs et des désirs de la maturité enfin : « Je comprends à quel point je ne fais que commencer, écrit-il le 30 novembre 1915. Tout est à reprendre, à refaire. Tout entre en œuvre. […] Que l’amour de la vie, l’amour de l’action ne me fassent pas passer à côté de tout. »
Tome 2 : Journal 1916-1948
À trente-huit ans, en pleine guerre, Copeau part allégrement, avec sa troupe et son ami Gaston Gallimard, diriger le Théâtre français de New York. Bientôt brisé par la cadence des spectacles, abandonné par un auditoire versatile, il revient, en 1919, blessé, mais encore prêt à « se donner ».
Grâce au soutien d’un public d’intellectuels et d’artistes indignés par la vulgarité du théâtre d’alors, il redonne vie au Vieux Colombier et fonde, avec Suzanne Bing, une École de comédiens, lieu de recherche expérimentale dans les domaines de l’improvisation, du mime, du masque : « Ceux qui casseront les vitres me devront leur marteau. »
Pourtant, après le départ de Louis Jouvet, qui suit le renvoi de Charles Dullin, après l’échec de sa pièce, La Maison natale, Jacques Copeau se rend compte qu’il est seul. Il se retire alors avec sa famille et ses fidèles en Bourgogne, où ils créent la première troupe de théâtre décentralisé, « les Copiaus »…
De l’année 1925 datent la fermeture de son école, la mort de son ami et successeur à La NRF, Jacques Rivière, son retour au catholicisme et son installation à Pernand-Vergelesses.
Sa vie énergique se partage alors entre la direction de sa jeune troupe, des travaux littéraires, de nombreuses tournées de conférences et de lectures, des retraites à l’abbaye bénédictine de Solesmes, de multiples « liaisons équivoques » et rencontres décisives qui continuent d’exalter « l’être sans repos et sans merci » qu’il sent en lui.
Metteur en scène à la Comédie-Française à partir de 1936, administrateur de ce « monument de la vanité et du cabotinage » en 1940, il reste – jusqu’au-delà de la Seconde Guerre mondiale et pour des gens de théâtre aussi divers que Bourdet, Jouvet, Baty, Dullin, Fresnay, Barsacq, Barrault, Rubinstein, Obey ou Schaeffer – la statue du Commandeur, le « Patron ».
Jacques Copeau meurt le 20 octobre 1949, à soixante-dix ans. Un an auparavant, jour pour jour, il a rédigé la dernière ligne de ce Journal, dont émergent, outre le saisissant autoportrait de toute une vie, la haute figure de son épouse Agnès et la complexe personnalité de Gide : « Jamais il n’écrira un roman, ni un livre de réflexions. Mais ces cahiers-là, prévoyait Martin du Gard, renfermeront toute sa pensée, sans intermédiaire, et avec une vie prodigieuse… »
Précisions
Texte établi, annoté et introduit par Claude Sicard.
Collection « Pour Mémoire ».
Sommaire chronologique. Cahiers hors-texte de photographies n. & b. Annexes.
Bibliographie. Index des noms et titres cités dans les 2 tomes.
Édition originale chez Seghers, en novembre 1991. Reprise, en 1999, sous nouvelle couverture rempliée jaune paille, par les Éditions Claire Paulhan.
17, 5 x 22, 5 cm. 792 pages.
Tome 1, Isbn : 2-912222-10-9.
Tome 2, Isbn : 2-912222-11-7.Prix de Vente public : 53, 35 €, les 2 tomes inséparables.
Tome 1 : Journal 1901-1915
Dans la première partie du Journal de Jacques Copeau (1879-1949), ce fils d’un marchand de boucles et agrafes du faubourg Saint-Denis, encore mal dégagé de son enfance, purgeant sa jeunesse solitaire, s’engage avec passion dans la vie à la recherche de ce qui lui fait défaut : un « milieu » et une « culture ».
Après la mort de son père, il se dresse contre une famille stérilisée par sa « débilitante mère » et choisit de vivre, dès l’âge de vingt-trois ans, avec Agnès, une jeune Danoise dont il aura bien vite un, deux, puis trois enfants.
Introduit dans le monde du théâtre par Georges de Porto-Riche, il se met à fréquenter, avec une intense curiosité et une « lucidité excessive », les foyers, les générales, les auteurs et les actrices ; il travaille alors le jour dans une galerie d’art et rédige le soir, après le spectacle, des critiques dramatiques et des pièces de théâtre.
Peu de temps après avoir lu Les Nourritures terrestres, Jacques Copeau fait, en avril 1903, la connaissance d’André Gide, son aîné de dix ans : « Nos angoisses s’accordent et nos intelligences communient », constate-t-il d’emblée.
De nombreux séjours à Cuverville, des voyages à Londres, à Jersey, en Espagne, renforcent leur «salutaire» amitié d’avant-guerre. Et Gide, en 1905, évoquant son ami qui vient de lui lire des pages de ce Journal, écrit : « Tout, en lui, gagne à être connu, expliqué, ne fût-ce que par lui-même. »
La création de La Nouvelle Revue Française en 1908 avec Gide, Drouin, Schlumberger, Ruyters, Ghéon, le succès de son adaptation des Frères Karamazov en 1911, la fondation du théâtre du Vieux Colombier en 1913, achèvent de révéler la « fermeté intellectuelle » de Copeau.
Les écrivains de sa génération tiennent alors pour leur futur pair cet esprit clairvoyant, sensuel, « inconstant par profusion », que l’on découvre à l’œuvre ici. Mais Jacques Copeau est d’abord tout entier attaché à révolutionner l’art dramatique et la mise en scène, en ralliant à son combat moral et esthétique des acteurs comme Louis Jouvet, Charles Dullin, Valentine Tessier…
Arrive la Grande Guerre qui casse son élan : c’est le temps de la mort de Péguy et d’Alain-Fournier, le temps de la réorganisation des valeurs et des désirs de la maturité enfin : « Je comprends à quel point je ne fais que commencer, écrit-il le 30 novembre 1915. Tout est à reprendre, à refaire. Tout entre en œuvre. […] Que l’amour de la vie, l’amour de l’action ne me fassent pas passer à côté de tout. »
Tome 2 : Journal 1916-1948
À trente-huit ans, en pleine guerre, Copeau part allégrement, avec sa troupe et son ami Gaston Gallimard, diriger le Théâtre français de New York. Bientôt brisé par la cadence des spectacles, abandonné par un auditoire versatile, il revient, en 1919, blessé, mais encore prêt à « se donner ».
Grâce au soutien d’un public d’intellectuels et d’artistes indignés par la vulgarité du théâtre d’alors, il redonne vie au Vieux Colombier et fonde, avec Suzanne Bing, une École de comédiens, lieu de recherche expérimentale dans les domaines de l’improvisation, du mime, du masque : « Ceux qui casseront les vitres me devront leur marteau. »
Pourtant, après le départ de Louis Jouvet, qui suit le renvoi de Charles Dullin, après l’échec de sa pièce, La Maison natale, Jacques Copeau se rend compte qu’il est seul. Il se retire alors avec sa famille et ses fidèles en Bourgogne, où ils créent la première troupe de théâtre décentralisé, « les Copiaus »…
De l’année 1925 datent la fermeture de son école, la mort de son ami et successeur à La NRF, Jacques Rivière, son retour au catholicisme et son installation à Pernand-Vergelesses.
Sa vie énergique se partage alors entre la direction de sa jeune troupe, des travaux littéraires, de nombreuses tournées de conférences et de lectures, des retraites à l’abbaye bénédictine de Solesmes, de multiples « liaisons équivoques » et rencontres décisives qui continuent d’exalter « l’être sans repos et sans merci » qu’il sent en lui.
Metteur en scène à la Comédie-Française à partir de 1936, administrateur de ce « monument de la vanité et du cabotinage » en 1940, il reste – jusqu’au-delà de la Seconde Guerre mondiale et pour des gens de théâtre aussi divers que Bourdet, Jouvet, Baty, Dullin, Fresnay, Barsacq, Barrault, Rubinstein, Obey ou Schaeffer – la statue du Commandeur, le « Patron ».
Jacques Copeau meurt le 20 octobre 1949, à soixante-dix ans. Un an auparavant, jour pour jour, il a rédigé la dernière ligne de ce Journal, dont émergent, outre le saisissant autoportrait de toute une vie, la haute figure de son épouse Agnès et la complexe personnalité de Gide : « Jamais il n’écrira un roman, ni un livre de réflexions. Mais ces cahiers-là, prévoyait Martin du Gard, renfermeront toute sa pensée, sans intermédiaire, et avec une vie prodigieuse… »
Précisions
Texte établi, annoté et introduit par Claude Sicard.
Collection « Pour Mémoire ».
Sommaire chronologique. Cahiers hors-texte de photographies n. & b. Annexes.
Bibliographie. Index des noms et titres cités dans les 2 tomes.
Édition originale chez Seghers, en novembre 1991. Reprise, en 1999, sous nouvelle couverture rempliée jaune paille, par les Éditions Claire Paulhan.
17, 5 x 22, 5 cm. 792 pages.
Tome 1, Isbn : 2-912222-10-9.
Tome 2, Isbn : 2-912222-11-7.Prix de Vente public : 53, 35 €, les 2 tomes inséparables.
Tome 1 : Journal 1901-1915
Dans la première partie du Journal de Jacques Copeau (1879-1949), ce fils d’un marchand de boucles et agrafes du faubourg Saint-Denis, encore mal dégagé de son enfance, purgeant sa jeunesse solitaire, s’engage avec passion dans la vie à la recherche de ce qui lui fait défaut : un « milieu » et une « culture ».
Après la mort de son père, il se dresse contre une famille stérilisée par sa « débilitante mère » et choisit de vivre, dès l’âge de vingt-trois ans, avec Agnès, une jeune Danoise dont il aura bien vite un, deux, puis trois enfants.
Introduit dans le monde du théâtre par Georges de Porto-Riche, il se met à fréquenter, avec une intense curiosité et une « lucidité excessive », les foyers, les générales, les auteurs et les actrices ; il travaille alors le jour dans une galerie d’art et rédige le soir, après le spectacle, des critiques dramatiques et des pièces de théâtre.
Peu de temps après avoir lu Les Nourritures terrestres, Jacques Copeau fait, en avril 1903, la connaissance d’André Gide, son aîné de dix ans : « Nos angoisses s’accordent et nos intelligences communient », constate-t-il d’emblée.
De nombreux séjours à Cuverville, des voyages à Londres, à Jersey, en Espagne, renforcent leur «salutaire» amitié d’avant-guerre. Et Gide, en 1905, évoquant son ami qui vient de lui lire des pages de ce Journal, écrit : « Tout, en lui, gagne à être connu, expliqué, ne fût-ce que par lui-même. »
La création de La Nouvelle Revue Française en 1908 avec Gide, Drouin, Schlumberger, Ruyters, Ghéon, le succès de son adaptation des Frères Karamazov en 1911, la fondation du théâtre du Vieux Colombier en 1913, achèvent de révéler la « fermeté intellectuelle » de Copeau.
Les écrivains de sa génération tiennent alors pour leur futur pair cet esprit clairvoyant, sensuel, « inconstant par profusion », que l’on découvre à l’œuvre ici. Mais Jacques Copeau est d’abord tout entier attaché à révolutionner l’art dramatique et la mise en scène, en ralliant à son combat moral et esthétique des acteurs comme Louis Jouvet, Charles Dullin, Valentine Tessier…
Arrive la Grande Guerre qui casse son élan : c’est le temps de la mort de Péguy et d’Alain-Fournier, le temps de la réorganisation des valeurs et des désirs de la maturité enfin : « Je comprends à quel point je ne fais que commencer, écrit-il le 30 novembre 1915. Tout est à reprendre, à refaire. Tout entre en œuvre. […] Que l’amour de la vie, l’amour de l’action ne me fassent pas passer à côté de tout. »
Tome 2 : Journal 1916-1948
À trente-huit ans, en pleine guerre, Copeau part allégrement, avec sa troupe et son ami Gaston Gallimard, diriger le Théâtre français de New York. Bientôt brisé par la cadence des spectacles, abandonné par un auditoire versatile, il revient, en 1919, blessé, mais encore prêt à « se donner ».
Grâce au soutien d’un public d’intellectuels et d’artistes indignés par la vulgarité du théâtre d’alors, il redonne vie au Vieux Colombier et fonde, avec Suzanne Bing, une École de comédiens, lieu de recherche expérimentale dans les domaines de l’improvisation, du mime, du masque : « Ceux qui casseront les vitres me devront leur marteau. »
Pourtant, après le départ de Louis Jouvet, qui suit le renvoi de Charles Dullin, après l’échec de sa pièce, La Maison natale, Jacques Copeau se rend compte qu’il est seul. Il se retire alors avec sa famille et ses fidèles en Bourgogne, où ils créent la première troupe de théâtre décentralisé, « les Copiaus »…
De l’année 1925 datent la fermeture de son école, la mort de son ami et successeur à La NRF, Jacques Rivière, son retour au catholicisme et son installation à Pernand-Vergelesses.
Sa vie énergique se partage alors entre la direction de sa jeune troupe, des travaux littéraires, de nombreuses tournées de conférences et de lectures, des retraites à l’abbaye bénédictine de Solesmes, de multiples « liaisons équivoques » et rencontres décisives qui continuent d’exalter « l’être sans repos et sans merci » qu’il sent en lui.
Metteur en scène à la Comédie-Française à partir de 1936, administrateur de ce « monument de la vanité et du cabotinage » en 1940, il reste – jusqu’au-delà de la Seconde Guerre mondiale et pour des gens de théâtre aussi divers que Bourdet, Jouvet, Baty, Dullin, Fresnay, Barsacq, Barrault, Rubinstein, Obey ou Schaeffer – la statue du Commandeur, le « Patron ».
Jacques Copeau meurt le 20 octobre 1949, à soixante-dix ans. Un an auparavant, jour pour jour, il a rédigé la dernière ligne de ce Journal, dont émergent, outre le saisissant autoportrait de toute une vie, la haute figure de son épouse Agnès et la complexe personnalité de Gide : « Jamais il n’écrira un roman, ni un livre de réflexions. Mais ces cahiers-là, prévoyait Martin du Gard, renfermeront toute sa pensée, sans intermédiaire, et avec une vie prodigieuse… »
Précisions
Texte établi, annoté et introduit par Claude Sicard.
Collection « Pour Mémoire ».
Sommaire chronologique. Cahiers hors-texte de photographies n. & b. Annexes.
Bibliographie. Index des noms et titres cités dans les 2 tomes.
Édition originale chez Seghers, en novembre 1991. Reprise, en 1999, sous nouvelle couverture rempliée jaune paille, par les Éditions Claire Paulhan.
17, 5 x 22, 5 cm. 792 pages.
Tome 1, Isbn : 2-912222-10-9.
Tome 2, Isbn : 2-912222-11-7.Prix de Vente public : 53, 35 €, les 2 tomes inséparables.