Michel Leiris & Jean Paulhan | Correspondance 1926-1962
« Avant même d’être surréaliste », Michel Leiris disait avoir été « fasciné par l’espèce de linguistique amusante – comme il y a une “physique amusante” – que le futur et imprévisible académicien Jean Paulhan, alors auteur des plus discrets, esquissait dans son bref mais substantiel ouvrage, très mine de rien, Jacob Cow le pirate ou Si les mots sont des signes. »
Autant dire que Leiris et Paulhan n’étaient pas sans « lieux communs » : l’un et l’autre, comme écrivains, s’attachèrent tout particulièrement à la question du langage ; l’un et l’autre furent critiques littéraires, critiques d’art et, à des degrés divers, linguistes et ethnologues ; l’un et l’autre s’intéressèrent à l’œuvre de Raymond Roussel, Antonin Artaud, Laure, Jean-Paul Sartre…
Si l’on découvre, dans cette correspondance quelques autres sujets de complicité, apparemment plus futiles – les boules, la nage, la tauromachie, les voyages, la peinture contemporaine –, il est ici essentiellement question de l’œuvre de Leiris, de ses relations réservées de jeune auteur, puis d’écrivain confirmé, avec l’attentif éditeur et directeur de revues qu’était Paulhan.
Ainsi, à l’occasion de la publication de Miroir de la tauromachie, le dialogue entre les deux hommes trouve-t-il son point d’équilibre en même temps que d’affrontement : « Je trouve très forte et très juste, reconnaît Jean Paulhan le 25 août 1939, votre tentative d’explication par la bande de la beauté littéraire. Ne pensez-vous pas, s’il est si rare de nos jours d’attaquer franchement le problème littéraire (je veux dire : d’expression), que la cause en pourrait bien être – malgré tant d’apparences contraires – qu’il est aussi le plus dangereux ? » À cette réflexion de l’auteur des Fleurs de Tarbes, Michel Leiris fait un sort : « Le problème littéraire représente-t-il un vrai danger, c’est ce que je me demande… L’une des grosses questions qui m’embarrassent depuis longtemps est la suivante : où trouver, dans l’écriture, quelque chose qui soit l’équivalent de ce que sont les cornes pour le travail du torero ? est-on bien réellement fondé à admettre comme un équivalent de ces cornes tout ce qui est, pour celui qui s’exprime, possibilité de “déchirement” ?»
Contenu
23 photographies et fac-similés n. & b, dont 2 « portraits-charges » de Jean Paulhan et Michel Leiris par Maurice Henry.
Annexes.
Tableau récapitulatif.
Bibliographie.
Index des personnes, titres et périodiques cités.
Précisions
Texte établi, présenté et annoté par Louis Yvert.
Collection « Correspondances de Jean Paulhan ».
Edition originale, en novembre 2000. Tirage à 1 000 exemplaires. Impression sur Centaure ivoire 90 g., sous couverture rempliée kraft.
13 x 21, 5 cm. 248 pages.
Isbn : 2-912222-14-1.
Prix de vente public : 28 €.
« Avant même d’être surréaliste », Michel Leiris disait avoir été « fasciné par l’espèce de linguistique amusante – comme il y a une “physique amusante” – que le futur et imprévisible académicien Jean Paulhan, alors auteur des plus discrets, esquissait dans son bref mais substantiel ouvrage, très mine de rien, Jacob Cow le pirate ou Si les mots sont des signes. »
Autant dire que Leiris et Paulhan n’étaient pas sans « lieux communs » : l’un et l’autre, comme écrivains, s’attachèrent tout particulièrement à la question du langage ; l’un et l’autre furent critiques littéraires, critiques d’art et, à des degrés divers, linguistes et ethnologues ; l’un et l’autre s’intéressèrent à l’œuvre de Raymond Roussel, Antonin Artaud, Laure, Jean-Paul Sartre…
Si l’on découvre, dans cette correspondance quelques autres sujets de complicité, apparemment plus futiles – les boules, la nage, la tauromachie, les voyages, la peinture contemporaine –, il est ici essentiellement question de l’œuvre de Leiris, de ses relations réservées de jeune auteur, puis d’écrivain confirmé, avec l’attentif éditeur et directeur de revues qu’était Paulhan.
Ainsi, à l’occasion de la publication de Miroir de la tauromachie, le dialogue entre les deux hommes trouve-t-il son point d’équilibre en même temps que d’affrontement : « Je trouve très forte et très juste, reconnaît Jean Paulhan le 25 août 1939, votre tentative d’explication par la bande de la beauté littéraire. Ne pensez-vous pas, s’il est si rare de nos jours d’attaquer franchement le problème littéraire (je veux dire : d’expression), que la cause en pourrait bien être – malgré tant d’apparences contraires – qu’il est aussi le plus dangereux ? » À cette réflexion de l’auteur des Fleurs de Tarbes, Michel Leiris fait un sort : « Le problème littéraire représente-t-il un vrai danger, c’est ce que je me demande… L’une des grosses questions qui m’embarrassent depuis longtemps est la suivante : où trouver, dans l’écriture, quelque chose qui soit l’équivalent de ce que sont les cornes pour le travail du torero ? est-on bien réellement fondé à admettre comme un équivalent de ces cornes tout ce qui est, pour celui qui s’exprime, possibilité de “déchirement” ?»
Contenu
23 photographies et fac-similés n. & b, dont 2 « portraits-charges » de Jean Paulhan et Michel Leiris par Maurice Henry.
Annexes.
Tableau récapitulatif.
Bibliographie.
Index des personnes, titres et périodiques cités.
Précisions
Texte établi, présenté et annoté par Louis Yvert.
Collection « Correspondances de Jean Paulhan ».
Edition originale, en novembre 2000. Tirage à 1 000 exemplaires. Impression sur Centaure ivoire 90 g., sous couverture rempliée kraft.
13 x 21, 5 cm. 248 pages.
Isbn : 2-912222-14-1.
Prix de vente public : 28 €.
« Avant même d’être surréaliste », Michel Leiris disait avoir été « fasciné par l’espèce de linguistique amusante – comme il y a une “physique amusante” – que le futur et imprévisible académicien Jean Paulhan, alors auteur des plus discrets, esquissait dans son bref mais substantiel ouvrage, très mine de rien, Jacob Cow le pirate ou Si les mots sont des signes. »
Autant dire que Leiris et Paulhan n’étaient pas sans « lieux communs » : l’un et l’autre, comme écrivains, s’attachèrent tout particulièrement à la question du langage ; l’un et l’autre furent critiques littéraires, critiques d’art et, à des degrés divers, linguistes et ethnologues ; l’un et l’autre s’intéressèrent à l’œuvre de Raymond Roussel, Antonin Artaud, Laure, Jean-Paul Sartre…
Si l’on découvre, dans cette correspondance quelques autres sujets de complicité, apparemment plus futiles – les boules, la nage, la tauromachie, les voyages, la peinture contemporaine –, il est ici essentiellement question de l’œuvre de Leiris, de ses relations réservées de jeune auteur, puis d’écrivain confirmé, avec l’attentif éditeur et directeur de revues qu’était Paulhan.
Ainsi, à l’occasion de la publication de Miroir de la tauromachie, le dialogue entre les deux hommes trouve-t-il son point d’équilibre en même temps que d’affrontement : « Je trouve très forte et très juste, reconnaît Jean Paulhan le 25 août 1939, votre tentative d’explication par la bande de la beauté littéraire. Ne pensez-vous pas, s’il est si rare de nos jours d’attaquer franchement le problème littéraire (je veux dire : d’expression), que la cause en pourrait bien être – malgré tant d’apparences contraires – qu’il est aussi le plus dangereux ? » À cette réflexion de l’auteur des Fleurs de Tarbes, Michel Leiris fait un sort : « Le problème littéraire représente-t-il un vrai danger, c’est ce que je me demande… L’une des grosses questions qui m’embarrassent depuis longtemps est la suivante : où trouver, dans l’écriture, quelque chose qui soit l’équivalent de ce que sont les cornes pour le travail du torero ? est-on bien réellement fondé à admettre comme un équivalent de ces cornes tout ce qui est, pour celui qui s’exprime, possibilité de “déchirement” ?»
Contenu
23 photographies et fac-similés n. & b, dont 2 « portraits-charges » de Jean Paulhan et Michel Leiris par Maurice Henry.
Annexes.
Tableau récapitulatif.
Bibliographie.
Index des personnes, titres et périodiques cités.
Précisions
Texte établi, présenté et annoté par Louis Yvert.
Collection « Correspondances de Jean Paulhan ».
Edition originale, en novembre 2000. Tirage à 1 000 exemplaires. Impression sur Centaure ivoire 90 g., sous couverture rempliée kraft.
13 x 21, 5 cm. 248 pages.
Isbn : 2-912222-14-1.
Prix de vente public : 28 €.