Historique des éditions
La manière dont je conçois le métier d'éditrice – confronter ligne à ligne les textes saisis aux manuscrits autographes, travailler étroitement avec les chercheurs qui veulent bien me confier leurs travaux, aller en bibliothèque pour traquer d'ultimes précisions ou lire de nouveaux manuscrits, concevoir et réaliser la mise en page, corriger les épreuves, composer la maquette, choisir et numériser les illustrations et les fac-similés, les caractères et les papiers, m'occuper moi-même du service de presse et des commandes des libraires, faire les paquets et les factures – m'a amenée à fonder en 1996 ma propre fabrique de livres.
Bien que ce choix d'indépendance me permette d'échapper aux contraintes qui commandent d'ordinaire la vie des entreprises éditoriales, mon activité n'en demeure pas moins lourde à gérer et délicate à maintenir.
Il faut dire que je me suis spécialisée, à raison de 2 ou 3 nouveautés par an seulement, dans le registre autobiographique, que j'aime lire et qui m'apprend des choses du point de vue de l'histoire littéraire : journaux intimes, correspondances littéraires, textes autobiographiques et mémoires inédits, rédigés par des écrivains du XXe siècle, couvrant la période comprise entre l'Affaire Dreyfus et aujourd’hui…
J'ai eu la chance de pouvoir reprendre à mon catalogue certains des journaux intimes et correspondances que j'avais publiés autrefois chez les éditeurs qui m'apprirent le métier : Ramsay (1985-1991), Seghers (1991-1994) ou Verdier (1995).
Et, bon an mal an, je travaille à exhumer de nouveaux écrits autobiographiques, selon mon rythme – qui est lent, ce sont des livres fort complexes à éditer –, selon mon goût – qui est éclectique, pour toutes les formes de cette littérature –, selon ma manière – qui est, je le voudrais, scrupuleuse.
Par ailleurs, j’ai pris en charge la réalisation et la diffusion-distribution de la Lettre de la Société des Lecteurs de Jean Paulhan, dont la nouvelle série s’intitule « Jean Paulhan et ses environs » : une fois par an, ce cahier livre des dossiers thématiques illustrés par des archives, des textes critiques, un abécédaire des recherches et travaux en cours, enfin des pages consacrées à la vie de la SLJP.
Pour mener à bien de tels projets, qui sont parfois très longs, complexes et souvent assez risqués, il est évident que j'ai besoin de l'aide de chacun – critique, libraire, prescripteur ou tout simplement amateur d'histoire littéraire ; or, la meilleure manière de m'encourager et de m'aider, c'est certainement le bouche-à-oreille.
Merci donc de votre attention.
Claire Paulhan