Vladimir Pozner | Un pays de barbelés - Dans les camps des réfugiés espagnols en France, 1939

33,00 €

Le 23 mars 1939, l’écrivain, journaliste et militant anti­fasciste Vladimir Pozner arrive à Perpignan. Missionné par le Comité d’accueil aux intellectuels espagnols, présidé par son ami Renaud de Jouvenel, il s’apprête à sillonner la région (Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales) durant deux mois, afin de sortir des camps, érigés à la hâte par l’administration française, les intellectuels qui y sont internés :

« J’avais loué à Perpignan une échoppe d’artisan abandonnée qui me servait de bureau lorsque je ne courais pas le pays. Installé sur un tabouret devant une machine à écrire posée à l’extrémité d’un établi, je rédigeais de longs rapports, heureux lorsque je réussissais à retrouver derrière les barbelés un Espagnol dont Paris m’avait envoyé le nom, plus encore quand je parvenais à le faire libérer. »

Parmi les personnes repérées, des journalistes, écrivains, artistes, professeurs, musiciens, architectes, mais aussi ce tout jeune  Mariano Fabregas Saavedro  : « 17 ans, volontaire à 16, caporal des carabiniers, 1m80, après avoir accompli toutes les formalités, donné nom, prénom, âge, père, mère, profession, taille, couleur des cheveux, yeux, menton, etc., signe particulier : cicatrice à la joue gauche, apposé ses empreintes digitales, reçu le laissez-passer, et prêt à partir pour rejoindre ses parents à Paris, se redresse dans son vieil uniforme et sortant d’une poche une belle paire neuve de gants de pécari – son seul trésor  – les enfile lentement, soi­gneusement, amoureusement, lui-même libre, enfin, et adulte. »

Notes prises sur le terrain, lettres, témoignages,  coupures de presse, cartes postales et photographies –  tous documents d’époque conservés par l’écrivain – constituent la matière de ce livre inédit, en forme de puzzle documentaire. En 1965, Vladimir Pozner allait publier un roman sur le même thème : Espagne premier amour.

Né à Paris en 1905 dans une famille de Russes émigrés anti-tsaristes, Vladimir Pozner passe une partie de sa jeunesse en Russie, où il assiste à la Révolution. Après avoir débuté comme poète au sein du groupe des frères Sérapion, il se fait un nom, à son retour en France en 1921, comme passeur de la jeune littérature russe. Il écrit dans Bifur, Europe, Les Nouvelles littéraires et La NRf.

Dans les années 1930, il s’engage dans la  lutte  antifasciste. Correspondant français de l’agence Inpress fondée par Alex Radó, il intervient dans la presse de gauche (Monde, Regards, Vendredi…). Il apporte son aide aux réfugiés allemands, adhère à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) et devient secrétaire de rédaction de la revue Commune.

Sur les conseils de Maxime Gorki, il adhère au Parti communiste français, puis, en 1936, au Comité franco-espagnol de soutien à l’Espagne républicaine.

Il publie coup sur coup Tolstoï est mort (1935), biographie de montage, Le Mors aux dents (1937), roman d’aventure révolutionnaire, et Les États-Désunis (1938), roman documentaire.

L’année suivante, en tant que délégué du Comité d’accueil aux intellectuels espagnols, il vient en aide aux réfugiés dans les camps. Il traverse la drôle de guerre et l’exode comme chauffeur militaire, connaît une vie de scénariste à Hollywood pendant la guerre, puis, revenu en France, est plastiqué par l’OAS après avoir publié Le Lieu du supplice en 1959.

Jusqu’à la fin de sa vie (1992), il poursuit une œuvre littéraire exigeante, témoignant des grandes tragédies du XXe siècle.

Édition établie, annotée et préfacée par Alexis Buffet, docteur en littérature française.

Précisions

  • Collection « Tiré-à-part »

  • Parution : 19 octobre 2020

  • 56 illustrations en couleur

  • 1er tirage offset quadrichromie à 450 exemplaires, sur Olin Regular Creme Matt  90 mg et sous couverture Gmund No Color No Bleach 300 gr.

  • 12 x 17 cm. 288 pages

  • Prix de vente public : 33 €.

  • ISBN : 978-2-912222 36 7

Légende photo : Vladimir Pozner en 1939. Coll. particulière, Paris.

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Le 23 mars 1939, l’écrivain, journaliste et militant anti­fasciste Vladimir Pozner arrive à Perpignan. Missionné par le Comité d’accueil aux intellectuels espagnols, présidé par son ami Renaud de Jouvenel, il s’apprête à sillonner la région (Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales) durant deux mois, afin de sortir des camps, érigés à la hâte par l’administration française, les intellectuels qui y sont internés :

« J’avais loué à Perpignan une échoppe d’artisan abandonnée qui me servait de bureau lorsque je ne courais pas le pays. Installé sur un tabouret devant une machine à écrire posée à l’extrémité d’un établi, je rédigeais de longs rapports, heureux lorsque je réussissais à retrouver derrière les barbelés un Espagnol dont Paris m’avait envoyé le nom, plus encore quand je parvenais à le faire libérer. »

Parmi les personnes repérées, des journalistes, écrivains, artistes, professeurs, musiciens, architectes, mais aussi ce tout jeune  Mariano Fabregas Saavedro  : « 17 ans, volontaire à 16, caporal des carabiniers, 1m80, après avoir accompli toutes les formalités, donné nom, prénom, âge, père, mère, profession, taille, couleur des cheveux, yeux, menton, etc., signe particulier : cicatrice à la joue gauche, apposé ses empreintes digitales, reçu le laissez-passer, et prêt à partir pour rejoindre ses parents à Paris, se redresse dans son vieil uniforme et sortant d’une poche une belle paire neuve de gants de pécari – son seul trésor  – les enfile lentement, soi­gneusement, amoureusement, lui-même libre, enfin, et adulte. »

Notes prises sur le terrain, lettres, témoignages,  coupures de presse, cartes postales et photographies –  tous documents d’époque conservés par l’écrivain – constituent la matière de ce livre inédit, en forme de puzzle documentaire. En 1965, Vladimir Pozner allait publier un roman sur le même thème : Espagne premier amour.

Né à Paris en 1905 dans une famille de Russes émigrés anti-tsaristes, Vladimir Pozner passe une partie de sa jeunesse en Russie, où il assiste à la Révolution. Après avoir débuté comme poète au sein du groupe des frères Sérapion, il se fait un nom, à son retour en France en 1921, comme passeur de la jeune littérature russe. Il écrit dans Bifur, Europe, Les Nouvelles littéraires et La NRf.

Dans les années 1930, il s’engage dans la  lutte  antifasciste. Correspondant français de l’agence Inpress fondée par Alex Radó, il intervient dans la presse de gauche (Monde, Regards, Vendredi…). Il apporte son aide aux réfugiés allemands, adhère à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) et devient secrétaire de rédaction de la revue Commune.

Sur les conseils de Maxime Gorki, il adhère au Parti communiste français, puis, en 1936, au Comité franco-espagnol de soutien à l’Espagne républicaine.

Il publie coup sur coup Tolstoï est mort (1935), biographie de montage, Le Mors aux dents (1937), roman d’aventure révolutionnaire, et Les États-Désunis (1938), roman documentaire.

L’année suivante, en tant que délégué du Comité d’accueil aux intellectuels espagnols, il vient en aide aux réfugiés dans les camps. Il traverse la drôle de guerre et l’exode comme chauffeur militaire, connaît une vie de scénariste à Hollywood pendant la guerre, puis, revenu en France, est plastiqué par l’OAS après avoir publié Le Lieu du supplice en 1959.

Jusqu’à la fin de sa vie (1992), il poursuit une œuvre littéraire exigeante, témoignant des grandes tragédies du XXe siècle.

Édition établie, annotée et préfacée par Alexis Buffet, docteur en littérature française.

Précisions

  • Collection « Tiré-à-part »

  • Parution : 19 octobre 2020

  • 56 illustrations en couleur

  • 1er tirage offset quadrichromie à 450 exemplaires, sur Olin Regular Creme Matt  90 mg et sous couverture Gmund No Color No Bleach 300 gr.

  • 12 x 17 cm. 288 pages

  • Prix de vente public : 33 €.

  • ISBN : 978-2-912222 36 7

Légende photo : Vladimir Pozner en 1939. Coll. particulière, Paris.

Le 23 mars 1939, l’écrivain, journaliste et militant anti­fasciste Vladimir Pozner arrive à Perpignan. Missionné par le Comité d’accueil aux intellectuels espagnols, présidé par son ami Renaud de Jouvenel, il s’apprête à sillonner la région (Ariège, Aude, Pyrénées-Orientales) durant deux mois, afin de sortir des camps, érigés à la hâte par l’administration française, les intellectuels qui y sont internés :

« J’avais loué à Perpignan une échoppe d’artisan abandonnée qui me servait de bureau lorsque je ne courais pas le pays. Installé sur un tabouret devant une machine à écrire posée à l’extrémité d’un établi, je rédigeais de longs rapports, heureux lorsque je réussissais à retrouver derrière les barbelés un Espagnol dont Paris m’avait envoyé le nom, plus encore quand je parvenais à le faire libérer. »

Parmi les personnes repérées, des journalistes, écrivains, artistes, professeurs, musiciens, architectes, mais aussi ce tout jeune  Mariano Fabregas Saavedro  : « 17 ans, volontaire à 16, caporal des carabiniers, 1m80, après avoir accompli toutes les formalités, donné nom, prénom, âge, père, mère, profession, taille, couleur des cheveux, yeux, menton, etc., signe particulier : cicatrice à la joue gauche, apposé ses empreintes digitales, reçu le laissez-passer, et prêt à partir pour rejoindre ses parents à Paris, se redresse dans son vieil uniforme et sortant d’une poche une belle paire neuve de gants de pécari – son seul trésor  – les enfile lentement, soi­gneusement, amoureusement, lui-même libre, enfin, et adulte. »

Notes prises sur le terrain, lettres, témoignages,  coupures de presse, cartes postales et photographies –  tous documents d’époque conservés par l’écrivain – constituent la matière de ce livre inédit, en forme de puzzle documentaire. En 1965, Vladimir Pozner allait publier un roman sur le même thème : Espagne premier amour.

Né à Paris en 1905 dans une famille de Russes émigrés anti-tsaristes, Vladimir Pozner passe une partie de sa jeunesse en Russie, où il assiste à la Révolution. Après avoir débuté comme poète au sein du groupe des frères Sérapion, il se fait un nom, à son retour en France en 1921, comme passeur de la jeune littérature russe. Il écrit dans Bifur, Europe, Les Nouvelles littéraires et La NRf.

Dans les années 1930, il s’engage dans la  lutte  antifasciste. Correspondant français de l’agence Inpress fondée par Alex Radó, il intervient dans la presse de gauche (Monde, Regards, Vendredi…). Il apporte son aide aux réfugiés allemands, adhère à l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR) et devient secrétaire de rédaction de la revue Commune.

Sur les conseils de Maxime Gorki, il adhère au Parti communiste français, puis, en 1936, au Comité franco-espagnol de soutien à l’Espagne républicaine.

Il publie coup sur coup Tolstoï est mort (1935), biographie de montage, Le Mors aux dents (1937), roman d’aventure révolutionnaire, et Les États-Désunis (1938), roman documentaire.

L’année suivante, en tant que délégué du Comité d’accueil aux intellectuels espagnols, il vient en aide aux réfugiés dans les camps. Il traverse la drôle de guerre et l’exode comme chauffeur militaire, connaît une vie de scénariste à Hollywood pendant la guerre, puis, revenu en France, est plastiqué par l’OAS après avoir publié Le Lieu du supplice en 1959.

Jusqu’à la fin de sa vie (1992), il poursuit une œuvre littéraire exigeante, témoignant des grandes tragédies du XXe siècle.

Édition établie, annotée et préfacée par Alexis Buffet, docteur en littérature française.

Précisions

  • Collection « Tiré-à-part »

  • Parution : 19 octobre 2020

  • 56 illustrations en couleur

  • 1er tirage offset quadrichromie à 450 exemplaires, sur Olin Regular Creme Matt  90 mg et sous couverture Gmund No Color No Bleach 300 gr.

  • 12 x 17 cm. 288 pages

  • Prix de vente public : 33 €.

  • ISBN : 978-2-912222 36 7

Légende photo : Vladimir Pozner en 1939. Coll. particulière, Paris.